Sujet : Le littoral est aujourd’hui un espace vulnérable. Il est la cible, depuis plus d’un demi-siècle, de multiples pressions d’ordre démographique, urbanistique, économique ou touristique, ainsi que d’incessants conflits d’usages. L’urgence climatique accroît encore sa fragilité, révélant cette fois le littoral comme un espace de risques (recul du trait de côte, submersions). Puisque « la nature commence ici », le littoral devient assez évidemment objet et enjeu de conservation. L’impératif de protection des milieux naturels et paysages, des espèces, des ressources qu’il recèle et de la biodiversité qui l’habite, conduit à appréhender – voire à concevoir – le littoral comme un véritable sanctuaire.
Le droit est au miroir de ces préoccupations. Il fait du littoral le lieu de cristallisation de multiples dispositifs de protection. La stratification des régimes juridiques applicables le confirme. Elle conduit à constater que l’autorisation administrative est ici en son royaume. Entre limitations, restrictions et autres interdictions, les activités économiques, perçues comme potentiellement prédatrices ou destructrices, paraissent ici reléguées à la marge, confinées dans l’exception, voire frappées de bannissement.
Le droit du littoral, dont l’identité et le développement doivent beaucoup à la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986, n’est pourtant pas univoque. Bien au contraire, il annonce le défi d’une conciliation et d’un équilibre entre conservation et exploitation. En témoignent notamment les dérogationset les incitations qu’il met en place. Ecosystème écologique, le littoral compose également un écosystème économique que le présent colloque se propose de mettre en lumière.
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